Vie du Réseau
Vie du Réseau
Posté sur sa terrasse, le regard perdu dans une ébouriffante nature ravivée par les derniers rayons du Soleil, c’est au vert que Fabrice savoure sa fin de journée d’un verre de vin fraîchement servi. On dirait que ces « instants de bonheur » sont autant d’images d’Épinal que de plaisirs d’Épicure. Et si, en temps de récréation, se prélasser fait partie de ses verbes d’action favoris, ce n’est que pour mieux « semer son énergie » quand l’heure de la reprise a sonné.
Chargé de mission agri-oenotourisme, le jeune homme bat le terrain à la rencontre des producteurs et s’échine à mettre la ruralité sous les feux de la rampe.
Il faut dire que ce descendant de famille paysanne connaît son topo, lui qui a toujours eu les pieds ancrés dans la terre, véritable nourricière de ses ambitions. Afin de les satisfaire, Fabrice s’est assuré de fructueuses moissons d’aptitudes en tissant un lien entre l’agriculture et le marketing. Un rapprochement a priori impensable : « J’ai fait un master à l’IAE en parallèle de ma formation en agronomie car, pour accompagner les producteurs de la production à la commercialisation, il était nécessaire de maîtriser les codes du commerce et du marketing ». Mais s’immiscer dans les fermes avec un tel jargon nécessite de mettre du coeur à l’ouvrage et de la rigueur dans le dosage : « Dans le monde agricole, le marketing est un gros mot. Alors, imaginez quand je parle de B2B et de B2C ! » Outre sa pédagogie, Fabrice peut aussi compter sur ses répliques de franc-tireur et l’impertinence de son franc-parler pour piquer les réalités ou débloquer des situations inextricables : « Même s’il y a une envie de retourner aux circuits courts, ça ne sert à rien de taper comme un sourd sur la grande distribution. Les deux modèles peuvent très bien être complémentaires ».
« Quelle place tient l’humain dans ce que tu fais ? », à l’heure où l’humanisme est devenu une compétence requise, cette question posée par sa mère psychologue, Fabrice ne pourrait l’oublier. Depuis, la problématique continue de le tarauder et lui, de se promettre que les techniques commerciales et les considérations économiques ne laisseront jamais en jachère son engagement : « Je sais que derrière chaque décision se trouvent des personnes qui ont eu de bonnes raisons de les prendre. Ces raisons, je me dois de les comprendre ». Reste à ce penseur, terre à terre et bon vivant, de conclure en se faisant l’écho de la leçon rabelaisienne que les écoles dignes de ce nom se doivent de connaître : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ».
Fabrice, activiste de l’agronomie, chantre de la bonhomie et diplômé IAE