Vie du Réseau
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« Pour la première fois en France, huit écoles de commerce d’un même territoire se mettent ensemble pour agréger leurs impacts et montrer ce qu’elles représentent sur le plan économique pour leur territoire », indique Michel Kalika, professeur des universités à l’IAE Lyon School of Management et pilote de l’étude BSIS, lors de sa restitution le 16/03/2017 à Lyon. Comme l’indiquait News Tank le 19/01/2017, l’impact économique des établissements est évalué à 1,9 Md€.
La Fnege a été mandatée par EMLyon, Grenoble Ecole de Management, Grenoble IAE, groupe ESC Clermont-Ferrand, IAE Auvergne, IAE Lyon School of Management, IAE de Saint-Etienne et IAE Savoie Mont Blanc, pour conduire le projet EMARA (Ecoles de management de la région Auvergne-Rhône-Alpes). « Des ex-ESC, issues du monde consulaire, et des IAE, intégrés aux universités, décident de montrer qu’ensemble, ces établissements sont plus forts et souhaitent valoriser cette force auprès des pouvoirs politiques et économiques locaux », indique Pascal Lefort, directeur des partenariats recherche et pédagogie à Grenoble Ecole de Management.
L’objectif de cette étude quantitative est d’apporter des éléments chiffrés aux partenaires institutionnels et aux entreprises sur l’impact des actions de ces huit écoles sur le territoire. Les partenaires entendent la présenter à la région, absente lors de la restitution du 16/03/2017 qui avait pourtant lieu dans ses locaux à Lyon.
Cette première collaboration, pendant les deux ans et demi qu’a duré l’étude, entre les huit écoles de commerce ouvre la voie à d’autres projets.© D.R.
Selon Michel Kalika, « l’externalité positive » sur leur territoire et sur les entreprises des établissements d’enseignement supérieur se porte sur deux grands axes : l’impact financier et le développement économique du territoire. N’ont pas été prises en compte dans l’étude, les notions de notoriété et d’attractivité du territoire, éléments plus subjectifs et difficilement mesurables véhiculés par les huit établissements.
>> L’impact direct des huit établissements, en données cumulées, est de 291 M€. L’impact financier direct tient compte des budgets des écoles et des budgets d’autres entités rattachées aux structures comme les fondations, les juniors-entreprises, les associations d’étudiants, d’alumni… qui toutes dépensent une partie de leurs recettes sur le territoire.
>> L’impact financier indirect va au-delà de ce budget et correspond aux dépenses générées par l’activité des écoles de management. Les grands postes sont :
Cela représente 254 M€ de dépenses indirectes au bénéfice du territoire.
>> L’impact financier total s’élève à 545 M€ auquel il faut appliquer un coefficient multiplicateur d’impact de 2,5, celui retenu pour les études d’impact BSIS en France. Le montant total estimé est de 1,9 Md€.
« Les huit établissements représentent un impact important sur le seul plan financier. Mais au-delà de ces chiffres, nous mesurons également l’impact sur le développement économique du territoire », indique Michel Kalika.
Sur 31 000 étudiants, 16 000 viennent d’autres territoires qu’Auvergne-Rhône-Alpes, dont 5 600 étudiants internationaux.
« Ces étudiants agissent sur le plan culturel et dynamisent la ville. Une ville ou une région sans étudiants sont des territoires qui déclinent », commente Michel Kalika.
Ils sont ainsi nombreux à rester en Auvergne-Rhône-Alpes une fois leurs études terminées. 38 500 alumni ont été recensés, dont 700 d’origine étrangère.
« Notons un effet différé de ces étudiants venus faire leurs études dans la région, constate Michel Kalika. Certains repartent dans leur pays d’origine mais beaucoup reviennent sur le territoire pour nouer des partenariats économiques avec des entreprises locales. »
Stages, études de cas, missions de conseil constituent autant de ressources proposées par les huit écoles aux entreprises locales. L’étude dénombre 7 000 étudiants, dont 72 % de niveau master, en stage dans les entreprises régionales, évalués à 1 600 emplois ETP et valorisés à 36,5 M€. « 42 % des stagiaires sont accueillis par des PME. La valeur intellectuelle apportée par ces contributions aux acteurs économiques du territoire est évaluée à 15 M€ », ajoute Michel Kalika. Ces stagiaires apportent des compétences nouvelles et dynamisent les PME qui les reçoivent.
Les études de cas concrets menées en partenariat entre les étudiants et les entreprises locales sur des thématiques comme le marketing, les études de marché ou encore des diagnostics stratégiques équivalent au temps de 3 000 étudiants qui passent minimum deux semaines par an sur ces missions courtes. L’étude l’évalue à 130 emplois ETP, « soit 3,2 M€ de contribution à l’économie régionale mais ces missions sont compliquées à étudier. La valeur intellectuelle produite est sans aucun doute sous-évaluée », indique Michel Kalika.
L’étude a dénombré 270 étudiants envoyés en mission à l’étranger pendant un an pour le compte d’entreprises régionales. Une contribution économique évaluée à 6,9 M€.
Les huit écoles de management comptent 1 953 alternants, dont 53 % en apprentissage et 47 % en contrat de professionnalisation. 1 053 entreprises régionales accueillent ces étudiants.
Le cumul de toutes ces activités s’élève à 3 334 emplois ETP et 72 M€ injectés dans l’économie d’Auvergne-Rhône-Alpes. « Ces données démontrent la recherche active de liens entre les établissements et les entreprises de leur territoire pour favoriser la pédagogie active », indique Michel Kalika.
36 % des diplômés restent dans des entreprises locales
Les huit écoles de management forment et diplôment chaque année 8 500 jeunes. 36 % choisissent de rester dans la région, 34 % partent hors d’Auvergne-Rhône-Alpes et 30 % mènent une carrière à l’international, à l’issue de leur diplôme. « S’ils sont nombreux à partir, ils sont également nombreux à revenir, cinq ou dix ans plus tard, sur le territoire où ils ont été formés. C’est un impact différé essentiel que les acteurs économiques et politiques du territoire doivent aussi comprendre et intégrer », souligne Michel Kalika. « L’exécutif régional est préoccupé de ne pas laisser des zones du territoire en friche. La présence et l’impact des huit écoles de management sur l’ensemble d’Auvergne-Rhône-Alpes répondent à cette préoccupation. L’institution compte doubler le nombre d’apprentis sur le territoire durant sa mandature. Nous sommes prêts à mettre à disposition notre capacité à fournir des apprentis », indique Pascal Lefort.
L’étude a recensé :
Les huit écoles de management ont transmis leurs données chiffrées dans un format standard permettant des calculs d’agrégation sous format Excel. Les résultats récoltés sur la base d’une année de référence ont été consolidés sous la responsabilité scientifique de la Fnege.
Près de deux ans et demi de travail ont été nécessaires entre le lancement de l’initiative, fortement appuyée par Loïck Roche, directeur général de Grenoble École de Management, et la restitution de l’étude le 16/03/2017 dans les locaux de la région Auvergne-Rhône-Alpes.