Rencontre avec Corinne Van Der Yeught, sa directrice :

En vingt ans, comment l’IAE a-t-il évolué ?

Jusqu’en 2010, l’Institut s’est surtout développé autour de l’entreprenariat, de la finance, de la qualité et des ressources humaines avant d’évoluer progressivement au grès des changements de directeur et des enjeux territoriaux. L’entreprenariat, par exemple, a été un temps moins en vue parce que les étudiants s’y intéressaient moins qu’aujourd’hui. Et depuis quelques années, nous avons ouvert de nouvelles formations autour du développement durable, de la responsabilité sociétale d’entreprise et du marketing. La plupart des domaines des sciences de la gestion sont couverts par notre offre de formation qui est adossée aux travaux des enseignants-chercheurs du laboratoire CERGAM. Nos 400 étudiants bénéficient des résultats de leurs recherches ainsi que des précieux conseils des socio-professionnels qui interviennent dans les cours.

Si vous ne deviez retenir qu’un événement, lequel serait-ce ?

La réintégration du réseau IAE FRANCE grâce notamment à l’obtention, en 2018, du certificat Qualicert délivré par le leader mondial de la certification et du contrôle ! Je crois que l’on s’imagine mal le travail que cela représente. Il ne suffit pas de cocher les cases d’un cahier des charges. Ce sont des procédures qu’il faut mettre en place et, surtout, pérenniser pour garantir aux étudiants des formations à forte valeur ajoutée, des équipes pédagogiques et administratives compétentes, une activité de recherche avérée, des réseaux et des partenariats avec le monde économique et social ou encore une ouverture internationale. Aujourd’hui, 90% de nos diplômés s’insèrent sur le marché du travail à 30 mois en moyenne et à l’issue d’une enquête réalisée cette année auprès de notre communauté par une société indépendante, nous avons obtenu le label « Happy at school » qui récompense l’épanouissement étudiant.

Quelles places prennent les relations internationales ?

L’institut a fortement développé ses relations internationales depuis 2013 avec, notamment, la création d’un service dédié et l’ouverture de deux diplômes délocalisés au Vietnam. Nous favorisons également les séjours d’études à l’étranger grâce à des partenariats établis avec des universités américaines, européennes, africaines et asiatiques. Avant la crise sanitaire, nos étudiants ont pu obtenir des bourses pour suivre une partie de leur cursus en Asie afin de s’acculturer au management international. Ceux qui font le choix de partir à l’étranger ont une employabilité immédiate : certains ont même des contrats de travail qui leur sont proposés avant d’obtenir leur diplôme. Et depuis 2020, nous avons ouvert une classe européenne en licence 3.

Qu’est-ce qui rend l’IAE de Toulon unique ?

L’IAE de Toulon est reconnu aujourd’hui pour sa prise en compte du développement durable et de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE). Près de la moitié des enseignants de l’institut mènent leurs recherches sur ces thématiques notamment autour des questions de la gouvernance des entreprises, de l’entreprenariat responsable, de l’innovation frugale, de la protection des espaces naturels, du tourisme durable, de l’éthique des affaires et des entreprises, du reporting social… D’autres IAE ont compris l’importance de ces sujets. Nous devons donc continuer d’avancer pour rester à la pointe.

De quelle manière l’institut s’inscrit-il dans son territoire ?

Nous avons tissé des relations étroites avec les entreprises du territoire. L’IAE fonctionne avec un Conseil d’Administration (CA) dont le Président ne peut être qu’une personnalité extérieure. Pendant longtemps, cela a été le Vice-Président de l’Union Patronale du Var (UPV). Aujourd’hui, c’est une de nos anciennes élèves, coach en conseil RH et Présidente des Alumni, qui est à la tête du CA. Des conventions sont venues formaliser et consolider des relations que nous entretenions déjà depuis plusieurs années avec l’Adeto, l’Afuzi, TVT innovation, la Banque de France, la Compagnie Régionale des Commissaires aux comptes, le Conseil Régional des Experts Comptables, ou encore la Ligue de Protection des Oiseaux…

Quelles sont les perspectives de développement pour les prochaines années ?

Nous souhaitons ouvrir des formations pointues en marketing de l’événementiel ainsi qu’un Master en Comptabilité, Contrôle, Audit. Et permettre progressivement aux étudiants de suivre nos masters en alternance. Enfin, nous avons rejoint Climatsup business dans le cadre du programme The Shift Project, un think tank qui œuvre en faveur d’une économie libérée de la contrainte carbone. Ce projet réunit des écoles et organisations pour transformer les enseignements communs et décliner les connaissances et compétences requises par filière métier afin de former des managers capables de mettre en œuvre la transition écologique. Leur dernier rapport recense d’ailleurs les bonnes pratiques de l’IAE Toulon dans ce domaine, aux côtés d’autres écoles comme HEC, l’ESSEC, l’Université de Paris Nanterre…

Il s’agit ainsi de répondre aux préconisations du rapport Jouzel-Abbadie qui vise à sensibiliser et former aux enjeux de la transition écologique et du développement durable dans l’enseignement supérieur.