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INTERVIEW de Benoît Lussier St-Laurent, Québécois et ancien étudiant en échange à l’IAE Aix-Marseille

Benoît est Québécois et diplômé HEC Montréal. Dans ce cadre, il a suivi un semestre à l’étranger avec Master 2 en Management de la relation et des ressources humaines à l’IAE AIX-MARSEILLE. Aujourd’hui gestionnaire des fournisseurs au service à la clientèle chez Bombarier Aéronautique, il nous fait part de son point de vue sur son expérience à l’IAE !

Quels sont les apports d’un diplôme étranger (notamment IAE) au Canada ? Cela a-t-il pu t’aider ?

Dans le monde global dans lequel nous vivons, plusieurs compagnies sont à la recherche d’employés au profil international ayant de l’expérience à l’étranger. Mon passage à l’IAE dans le contexte d’un échange étudiant international constitue un pan important de ma formation universitaire et représente aussi un grand atout ayant permis de me démarquer sur le compétitif marché du travail. A travers le programme d’échange de l’IAE, j’ai pu développer un important réseau de contact avec des étudiants français et de plusieurs autres nationalités, ce qui m’a permis d’approfondir ma connaissance de la culture française et de découvrir plusieurs autres cultures qui m’étaient étrangères.

Mon travail actuel consiste en la gestion de la performance et les problèmes pouvant survenir avec les fournisseurs mondiaux (plusieurs situés en France). Ma capacité à bâtir de fortes relations de confiances avec mes homologues étrangers est un atout critique que j’ai pu développer à l’IAE.

Bien que je n’aie pas choisi de poursuivre une carrière dans les ressources humaines, ma formation de Master 2 – Management de la relation et des ressources humaines m’a tout de même été bénéfique pour la préparation de mon entrée sur le marché du travail. Le côté théorique pouvait ressembler à ce que j’avais vu et appris au Québec, mais j’ai particulièrement trouvé le volet pratique pertinent. Par exemple, pour la préparation aux entrevues, les mises en situation et les jeux de rôles m’ont permis d’être en confiance au moment de vrais entretiens professionnels et de savoir comment réagir aux questions pièges. La partie « management relationnel » du programme, faisant l’emphase sur les concepts tels que le « team building », l’analyse des différents types comportementaux et la communication efficace m’est aussi très utile dans mon travail quotidien.

Quelles différences notables constates-tu dans ta profession (entre le Canada et la France) ?

Il est difficile pour moi de juger de cette question car je n’ai jamais travaillé en France. Par contre, pour en avoir déjà discuté avec mes collègues et amis expatriés français, je dirais que les rapports entre employés et employeurs sont beaucoup moins formels au Québec qu’ils ne peuvent l’être en France. Entre autre, le tutoiement est d’usage généralisé, peu importe les niveaux hiérarchiques auxquels un employé peut s’adresser.

Une autre différence notable serait l’horaire de travail. Le 9h à 17h est l’horaire le plus courant et les heures supplémentaires sont d’ordinaire limitées, alors que les journées de travail semblent finir plus tard en France. Le revers de la médaille, c’est que les Québécois ont moins de jours de vacances que les Français. En général, un employé entrant sur le marché du travail débutera avec 2 ou 3 semaines de vacances dans l’année, ce qui augmentera au fur et à mesure avec l’ancienneté.

En tant qu’étudiant international, quelles sont les caractéristiques de la vie étudiante française dont tu te souviens ?

Tout d’abord, je recommande vivement à tout le monde de participer à un programme d’échange international au moins une fois dans sa vie. Ce fut une expérience très enrichissante pour moi. Je n’aurais certes jamais autant appris et grandi durant une si courte période de temps en étant resté chez moi. J’en garderai beaucoup de souvenirs mémorables !

À mon arrivée, des étudiants de l’IAE ont accueilli tous les étudiants internationaux à bras ouverts et nous ont fait découvrir tous les recoins d’Aix. J’ai rapidement développé des amitiés et, ironiquement, quoi qu’étant en France, j’ai grandement amélioré mon anglais lors de mon séjour car l’anglais était souvent la langue d’usage entre les étudiants en échange. Au niveau du programme, je me rappellerai particulièrement de la première semaine du cursus qui était consacrée à plusieurs activités de « team building », de façon à ce que très rapidement, le groupe fût soudé et je me suis bien intégré. C’était une expérience unique à laquelle je ne m’attendais pas !

Il y a aussi eu les voyages, les soirées entre expatriés et français du programme, les repas dans les résidences universitaires, le « foot » inter-facultés auquel j’ai eu la chance de participer avec quelques autres étudiants internationaux… Bref, la liste est trop longue pour tout énumérer, mais je ne garde que des souvenirs positifs de mon séjour en France et à l’IAE Aix-Marseille !

Qu’en est-il des communautés d’alumni au Canada ? Celle d’IAE FRANCE ?

Je connais peu la communauté d’alumni d’IAE FRANCE au Canada. Je comprends par contre qu’elle est assez importante (environ 1000 personnes) et je compte bien participer aux événements d’IAE Montréal Alumni à venir pour découvrir ce réseau !

Comment imagines-tu les perspectives professionnelles au Canada pour un diplômé IAE ?

Je crois qu’elles sont très bonnes. Montréal représente la deuxième plus grande économie au Canada et les industries qui y sont présentes sont très diversifiées. Celles-ci incluent les télécommunications, l’aéronautique, la pharmaceutique, les études supérieures, les jeux vidéos, la mode, l’électronique, etc. Plusieurs compagnies importantes sont présentes et le taux de chômage actuel du Québec, situé aux environs de 6%, représente l’un des pourcentages historiques les plus bas.
La politique migratoire du Québec favorise aussi les pays francophones et la venue de travailleurs français formés et qualifiés, tels que les diplômés de l’IAE, est encouragée et bien perçue chez les employeurs. La majorité des expatriés français que j’ai rencontrés ont néanmoins eu de la difficulté à trouver un emploi depuis la France. Les employeurs sont majoritairement réticents à octroyer des contrats de travail à cause de l’éloignement géographique et des problèmes de visa potentiels. Ils préfèrent rencontrer les candidats physiquement, ce qui pourrait forcer un futur expatrié français à quitter son emploi en France sans garanties d’emploi à son arrivé au Québec ou au Canada.

Des conseils pour un(e) futur expat’ français(e) (étudiant(e)s ou diplômé(e)s) ?

S’acheter un manteau et des bottes d’hiver chaudes si vous arrivez en hiver ! Blague à part, beaucoup de Français choisissent de s’établir de façon permanente ou temporaire au Québec. La communauté française est particulièrement forte à Montréal et il est donc possible pour un futur expatrié français de rater toute l’expérience québécoise s’il ne sort pas de sa zone de confort.


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