Experts en Management
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Management, édition Vuibert
Auteurs :
Un nouveau manuel de management parait en juin pour des étudiants de niveau licence. Ce manuel « dodu » pour reprendre l’expression des auteurs, comporte quelques spécificités et s’adresse particulièrement aux étudiants des IAE. Pourquoi ? Qu’apporte-t-il par rapport aux nombreux autres manuels du domaine ? Le réseau IAE FRANCE a interviewé les auteurs pour en savoir un peu plus.
Caroline HUSSLER : Les IAE ont cette particularité de parfaitement mélanger les aspect universitaires -l’abstraction théorique- et les besoins actuels et pratiques des entreprises. Dans les IAE, cet équilibre théorie – pratique est plus central que dans les autres établissements d’enseignement qui insistent davantage sur les aspects théoriques pour les uns, ou vont directement aux exercices avec de courts rappels des notions pour les autres. Nous pensons que les deux sont nécessaires, dans de bonnes proportions, cette idée est partagée par de nombreux collègues dans les IAE, et nous espérons avoir su retranscrire cet équilibre dans cet ouvrage.
Paul MULLER : Il n’y a pas de manuel ultime, il est donc normal qu’avec régularité de nouveaux ouvrages apparaissent pour mieux coller à l’esprit de leur époque. Les principaux manuels, qui en sont déjà à plusieurs rééditions, partagent les mêmes bases. Or, le contexte a beaucoup changé ces dernières années. Les entreprises ont revalorisé les formations courtes, bachelor, licence, dans leur recrutement, et en même temps les étudiants actuels recherchent d’autres formes de pédagogie, tout en souhaitant comprendre les grands enjeux et tendances à l’œuvre dans les organisations du 21è siècle.
Thierry BURGER-HELMCHEN : C’est la raison pour laquelle nous avons pensé ce manuel selon plusieurs approches pédagogiques. Pour nous, il est essentiel qu’un enseignant puisse utiliser les mêmes sources pour faire un cours en amphithéâtre, préparer des exercices ou des travaux dirigés ou dispose de cas pour des séances en classes inversées. Cette flexibilité pédagogique permet à l’enseignant de développer en parallèle les connaissances et les compétences de ses étudiants.
Thierry BURGER-HELMCHEN : Absolument. Durant la rédaction de l’ouvrage nous avons pensé à deux publics. Les étudiants qui seront aussi de futurs praticiens du management. C’est pourquoi nous avons insisté sur la présence de nombreux exemples actuels et des questions d’auto-révision nombreuses à la fin de chaque chapitre. L’autre public que nous avons pris en compte est celui des enseignants.
Paul MULLER : Nous avons tous eu à préparer un cours à la dernière minute, ou nous avons tous connu la lassitude qui peut s’installer après avoir utilisé les mêmes cas à plusieurs reprises. C’est pourquoi nous mettons à disposition des enseignants de nombreux documents supplémentaires pour faciliter leur travail. Outre les classiques Powerpoint qui reprennent les figures du manuel et les corrections des exercices, nous mettrons aussi régulièrement à jour les cas disponibles et comptons offrir des chapitres supplémentaires en ligne.
Caroline HUSSLER : C’est un point important du manuel. De nombreux cas s’appuient sur des situations récentes. Mais nous ne prenons pas simplement des entreprises qui font l’actualité car elles réussissent particulièrement bien ou parce qu’elles sont liées à un scandale d’une quelconque nature. Les cas sont basés à la fois sur des entreprises ou des secteurs d’activité qui font l’actualité ET pour lesquels il existe des articles scientifiques publiés dans des revues académiques. C’est ce mélange qui nous permet de proposer des cas qui sont, non seulement, originaux, mais aussi solides.
Paul MULLER : Comme je dirige un master dans le secteur de l’Economie Sociale et Solidaire, je suis particulièrement sensible au fait que le management doit se fonder sur des valeurs et un sens des responsabilités. C’est pourquoi le chapitre sur les responsabilités du manager me plait beaucoup. Il propose notamment un cas qui permet aux étudiants de s‘interroger sur les difficultés à mettre en place des outils de gestion ou des pratiques (comme un simple tableau de bord) issus des entreprises industrielles dans des secteurs comme l’ESS.
Caroline HUSSLER : Le management s’inscrit dans une logique organisationnelle et territoriale. Il se conjugue dès lors avec les cultures locales. Le chapitre sur les cultures organisationnelles explore notamment cette question. Le cas que j’affectionne est celui de la ville de Montréal qui est bien connue pour son industrie créative. Celle-ci a émergé et s’est développée dans un milieu très spécifique. Ce chapitre interroge ces spécificités et questionne leurs implications managériales : toutes les entreprises, quelle que soit leur activité et quel que soit leur style de management peuvent-elle tirer profit d’un creuset de ce type ?
Thierry BURGER-HELMCHEN : L’étude des nombreux courants de pensées du management est parfois vécue comme une énumération sans fin pour les étudiants. Ils se demandent pourquoi il existe tellement d’approches et de visions différentes. Aussi, un cas qui porte sur une entreprise actuelle et qui pousse l’étudiant à analyser son fonctionnement sous l’angle de chaque théorie (écoles des relations humaines, management scientifique, etc.) est un exercice particulièrement utile. Il est d’autant plus motivant si l’entreprise est clivante et permet aux étudiants de choisir « leur camp » et de défendre leur opinion sur la base des théories.